Le Réseau européen de solidarité avec l'Ukraine (RESU) constate que le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a ratifié la loi 5371, adoptée par le parlement ukrainien (la Verkhovna Rada) le 19 juillet. Zelenskyy avait déjà ratifié le 6 août la loi 5161 (consacrant les contrats "zéro heure"), également adoptée par le parlement le 19 juillet.
Cette décision porte un coup cruel aux droits des travailleurs et travailleuses, en supprimant tout droit syndical pour 70 % des travailleurs et travailleuses employé.es dans des entreprises de 250 salarié.es ou moins.
Notre campagne, ainsi que celles de Labour Start, du Réseau syndical international de solidarité et de lutte et SumOfUs, n'ont pas été vaines.
Son retard dans la ratification de la loi 5371 était clairement dû à la résistance des organisations syndicales ukrainiennes et au rejet syndical international.
Les campagnes internationales ont obtenu le soutien de nombreuses organisations syndicales et de leurs dirigeants, internationaux et nationaux, ainsi que près de 30 000 de syndicalistes et de défenseurs des droits démocratiques dans le monde.
Pour sa part, la campagne du RESU a obtenu le soutien d'organisations et de dirigeants syndicaux et politiques de 18 pays d'Europe, d'Amérique latine, d'Asie et d'Océanie.
Ces campagnes ont montré que la solidarité syndicale internationale peut être mobilisée et ont créé une base plus solide pour les futures mobilisations qui seront nécessaires pour défendre les droits des travailleurs et travailleuses en Ukraine.
Nouveau code du travail
Ils et elles vont subir une attaque encore plus violente de la part d'un nouveau code du travail ukrainien qui doit être soumis au parlement dans les prochains mois et qui vise à les dépouiller des acquis de décennies de lutte.
S'il est adopté, le code installera un marché du travail presque totalement déréglementé en Ukraine et établira une nouvelle norme basse pour les droits et les conditions de travail en Europe.
Ces attaques contre les droits des travailleurs et travailleuses sont indignes dans le contexte de guerre sachant de plus leur fort engagement ainsi que celui des organisations syndicales dans la défense contre l’agression russe.
Cet engagement avec la population ukrainienne est un élément clé de la résistance actuelle. Quelle serait la victoire dans laquelle les travailleurs et travailleuses auraient perdu leurs droits ?
Le RESU réaffirme sa solidarité et son soutien aux travailleurs et travailleuses d’Ukraine et à leurs organisations. Nous continuerons à être solidaires avec eux et elles dans les combats à venir.